Personnalités

Aristide Cutté

Aristide  Cutté, le maire de Romillé

Le maire de Romillé, Aristide Cutté, a marqué l’histoire de la commune durant l’entre-deux-guerres. Ceux qui l’ont connu ont longtemps gardé le souvenir de sa personnalité et de ses fortes convictions républicaines et laïques.

Dès sa jeunesse, une forte présence

Né en 1877, issu d’une famille de marchands de beurre et œufs bien implantée à Romillé, Aristide Cutté poursuit des études de pharmacie et s’installe dans la commune vers 1905. Déjà à l’époque, il se fait remarquer par ses prises de position, comme le note le recteur de l’époque dans son livre de paroisse lors de la mobilisation de 1914 : « Un seul jette une note dissonante dans ce concert [les conscrits crient « Vive la France »]. On entend un cri de « Vive la République ». Ce n’est pas un soldat qui part vers le front, c’est un pharmacien de la localité. Ce républicain, « pur entre les purs », s’appelle Aristide Cutté. »

Élu en 1921, il reste à la tête de la commune pendant toute la périoode

En 1921, à la suite du décès du maire, Jules Besnard, une élection partielle est organisée. Après une première élection annulée pour vice de forme, Aristide Cutté est  élu  conseiller municipal et il accède au poste de maire. Réélu en 1925, 1929 et 1935, à la tête d’une liste d’ »Union républicaine », il va  piloter les affaires municipales en défendant ardemment ses convictions. Il soutient activement les écoles publiques et les associations créées à l’époque qui lui sont proches : l’Amicale laïque, le RAC (Romillé Amical club),  contre « l’autre camp », celui du recteur et des écoles libres. Il  bataille aussi avec vigueur contre ses opposants, par exemple ceux qui ont contesté la légalité de son élection en 1921 ou qui ont osé monter une liste contre la sienne en 1929. Parallèlement, sous ses mandats, la commune entame sa modernisation avec l’électrification du bourg et  des bâtiments publics et le début de l’amélioration de la voirie en  campagne.

Une personnalité reconnue au-delà de la commune

Entre les deux guerres, on élit également les conseillers généraux, qui siègent au département et les conseillers d’arrondissement qui siègent à la sous-préfecture. Les conseillers d’arrondissement sont élus en binôme par canton. En 1925,  Aristide Cutté est élu conjointement avec le maire de Bécherel, M. Jehannin, et il est réélu  en 1931 et en 1937 avec celui de La Chapelle-Chaussée, M. Busnel.

Aristide Cutté soigne aussi ses relations avec les personnalités politiques de son bord. Ainsi, en 1931,  lors d’une visite à Romillé de Charles Guernier, député de Saint-Malo et ministre des PTT, membre influent du parti radical, assiste-t-on à un échange d’amabilités réciproques entre le maire et le ministre.

Paradoxalement, le maire et le député de Romillé, bien que d’opinions différentes, semblent cohabiter pacifiquement. On ne trouve pas trace en effet d’oppositions exprimées entre eux. Il est vrai qu’Alphonse Barbot ne s’est jamais immiscé dans les affaires municipales.

Aristide Cutté reste en poste jusqu’en 1944. Il quitte alors la vie politique et  poursuit son activité de pharmacien à Romillé durant quelques années avant de se retirer à Saint-Lunaire où il décède en 1919.

ILLUSTRATIONS

 

Le maire Aristide Cutté (en 1939)

 

Aristide Cutté,  étudiant en pharmacie (vers 1900)

 

[ ……]

 

Extraits du recours d’Aristide Cutté contre l’annulation de son élection comme conseiller municipal en 1921